La vérité dépend-elle de nous?
A chacun sa vérité entend-on souvent, mais on veut par là dire: « à chacun son opinion »!
mais alors comment expliquer des opinions contraires? Il faut accepter l'idée que la vérité doit être la même pour tout le monde, on parle « d ' universalité » comme critère de la vérité. Ainsi en science, par exemple en mathématiques, 1+1 feront toujours 2 pour tout le monde et de tout temps. Cependant on peut objecter qu'en physique, une théorie remplace l'autre pour expliquer le monde. Et même pour ce qui est de la lumière on n'arrive toujours pas à s'accorder sur le fait qu'elle soit matière ou énergie (donc ondes, purement immatérielles). On peut quand même dire que la physique ne découvre petit à petit que des vérités partielles, c''est-à-dire qui ne s'applique pas à tout et reste cantonner dans le domaine qui correspond à un degré maximum de progrès pour l'époque. Donc si on laisse à part les opinions, on peut atteindre des vérités, comme la science le fait.
En quoi cela dépend de nous, quel cheminement de pensée doit-on faire pour atteindre ou du moins chercher la vérité? Il semblerait qu'on puisse remarquer le déploiement d'une vérité dans un raisonnement logique. Ce serait donc une question de méthode, qui utiliserait notre entendement, capacité à saisir les choses du monde et leurs liens internes (de cause à effet).A chacun alors de ne pas vouloir rester dans l'ignorance comme le font les sceptiques qui ne veulent juger de rien et donc rien connaître. Le scepticisme a cependant une valeur car, à l'inverse penser qu'on possède la vérité d'emblée, nous empêche aussi de penser. Il est donc important de douter, de remettre en question nos opinions, préjugés qu'on a acquis pourtant de par nos expériences dans la vie. Cependant même si une opinion peut-être utile, et n'en reste pas moins toujours différente de la vérité.
La méthode consiste à analyser, c'est-à-dire décomposer tous les éléments essentiels de nos observations, afin d'en tirer, d'abstraire les causes afin d'expliquer « le pourquoi du comment ». Il ne suffit pas de s'en contenter pour autant. Car la vérité dépend de « nous » dans le sens où les autres doivent pouvoir la vérifier aussi et la faire leur. La méthode est donc de dialoguer, pour que la vérité ne reste pas personnelle (et dans ce cas ne constitue pas une vérité), pour arriver au final à toute absence d'erreurs ou contradictions qu'on ne peut souvent pas déceler seul dans son coin. Ceci dit il arrive qu'il y ait des erreurs collectives. Dans ce cas, on parle d'illusion, car la vérité nous a échappée, comme si le réel s'était joué de nous (illusion= ludere, jouer en latin), car le réel nous est apparu sous un jour trompeur. Ainsi d'un bâton plongé dans l'eau qui paraît courbé ou de la lune qui paraît aussi petite qu'une lampe... Il faut donc parfois se méfier de faire trop de raisonnement car à vouloir trop chercher la vérité sur tout, on en vient à inventer des causes imaginaires au monde, comme c'est le cas de la religion par exemple que Freud qualifie lui-même d'illusion. Il est en effet si facile d'expliquer l'inexplicable par extrapolation de nos capacités limités de connaître le monde. Ainsi je pense qu'il faut se contenter de vérités provisoires, comme l'ont toujours fait les scientifiques. La vérité dépend alors de notre capacité à ne pas accepter le délire des explications allant jusqu'à l'absolu ou l'infini.